L’histoire des anciennes plaques d’immatriculation
L’identification des véhicules a une longue histoire, remontant bien avant l’invention de l’automobile.
Les systèmes d’immatriculation ont évolué au fil du temps pour répondre aux besoins changeants de la société et des autorités.
Cette chronologie retrace les étapes clés du développement des plaques d’immatriculation en France, des premiers systèmes rudimentaires jusqu’à l’introduction des plaques modernes.
Les premières formes d’identification des véhicules avant l’apparition de l’automobile
Systèmes d’identification au 18e siècle
Dès le 18e siècle, des méthodes d’identification des véhicules hippomobiles existaient déjà. Le roi Louis XV avait instauré une obligation pour les propriétaires de charrettes et de carrosses d’apposer une plaque mentionnant leurs coordonnées.
Cette mesure visait à faciliter l’identification des responsables en cas d’accident ou d’infraction.
Transition vers l’ère automobile
Avec l’apparition des premiers véhicules à moteur à la fin du 19e siècle, le besoin d’un système d’identification plus formel s’est fait sentir. En 1899, une nouvelle réglementation a obligé les propriétaires de véhicules motorisés à s’enregistrer auprès de la préfecture.
Ce processus d’enregistrement a donné naissance à la carte grise, un document officiel attestant de la propriété du véhicule. L’ancienne plaque d’immatriculation telle que nous la connaissons aujourd’hui n’existait pas encore, mais les bases du système moderne étaient posées.
La création du premier fichier d’immatriculation national en France en 1901
Mise en place du système national
L’année 1901 marque un tournant dans l’histoire de l’immatriculation en France avec la création du premier fichier national. Ce système centralisé visait à standardiser l’identification des véhicules à l’échelle du pays.
Le nouveau système attribuait à chaque véhicule un numéro unique composé de chiffres et de lettres.
Format des premières plaques officielles
Les premières plaques d’immatriculation officielles comportaient trois chiffres suivis d’une ou deux lettres. La partie alphabétique servait de code géographique, permettant d’identifier rapidement la région d’origine du véhicule.
Par exemple, la lettre « M » désignait Marseille, tandis que les lettres « E », « G », « I », « U » et « X » étaient attribuées à Paris.
Code | Ville/Région |
---|---|
M | Marseille |
E, G, I, U, X | Paris |
B | Bordeaux |
L’évolution du format et des codes des plaques d’immatriculation au fil des décennies
Réorganisation des codes régionaux en 1919
En 1919, une réorganisation majeure des codes régionaux a eu lieu. Cette refonte visait à améliorer la cohérence du système et à s’adapter à l’augmentation du nombre de véhicules en circulation.
Les services des Mines, alors responsables de la gestion des cartes grises, ont supervisé cette transition. C’est de cette période que date l’expression « plaque minéralogique ».
Introduction du système FNI en 1950
L’année 1950 a vu l’introduction du système FNI (Fichier National des Immatriculations), qui a perduré jusqu’en 2009. Ce nouveau format utilisait le code INSEE à deux chiffres comme identifiant départemental, placé à la fin du numéro d’immatriculation.
Le format complet se composait de quatre chiffres, suivis de deux lettres, puis du code départemental. Cette configuration a permis une identification plus précise et une meilleure gestion administrative des véhicules.
Évolution des caractères et des couleurs
Au fil des années, l’apparence des plaques a également évolué. Initialement, les plaques étaient noires avec des caractères blancs ou argentés.
En 1963, les plaques jaunes et blanches ont fait leur apparition, bien que leur utilisation ne soit devenue obligatoire qu’en 1993.
Le passage de la gestion des cartes grises des Mines aux préfectures en 1928
Transfert de compétences
L’année 1928 a marqué un changement significatif dans la gestion administrative des immatriculations. La responsabilité de l’immatriculation des véhicules a été transférée des services des Mines aux préfectures.
Ce transfert visait à simplifier les procédures et à rapprocher le service des citoyens.
Nouvelle organisation des identifiants régionaux
Avec ce changement administratif, un nouveau système d’identifiants régionaux a été mis en place. Chaque département s’est vu attribuer un code à deux lettres.
Les départements les plus peuplés ont reçu plusieurs codes pour faire face au nombre élevé de véhicules. Par exemple, la Corse utilisait le code « DT », tandis que la Gironde disposait d’une série allant de « GA » à « GN ».
Impact sur les procédures d’immatriculation
Ce transfert de compétences a entraîné une réorganisation des procédures d’immatriculation. Les préfectures ont dû mettre en place de nouveaux services pour gérer les demandes de cartes grises et les changements d’immatriculation.
Cette décentralisation a permis un traitement plus rapide des dossiers et une meilleure prise en compte des spécificités locales.
L’introduction des plaques jaunes et blanches en 1963 et leur généralisation en 1993
Apparition des plaques bicolores
En 1963, une nouvelle esthétique a été introduite pour les plaques d’immatriculation françaises. Les plaques jaunes et blanches ont fait leur apparition, marquant une rupture avec les anciennes plaques noires à caractères blancs ou argentés.
Ce changement visait à améliorer la visibilité des plaques, notamment dans des conditions de faible luminosité.
Période de transition
Bien que les plaques jaunes et blanches aient été introduites en 1963, leur utilisation n’est pas devenue immédiatement obligatoire. Pendant près de trois décennies, les deux systèmes ont coexisté sur les routes françaises.
Cette période de transition a permis une adaptation progressive des automobilistes et des services administratifs au nouveau format.
Généralisation en 1993
C’est finalement en 1993 que l’utilisation des plaques jaunes à l’arrière et blanches à l’avant est devenue obligatoire pour tous les véhicules. Cette mesure a standardisé l’apparence des plaques d’immatriculation sur l’ensemble du territoire français.
La généralisation a facilité le travail des forces de l’ordre et amélioré la lisibilité des plaques pour tous les usagers de la route.
Évolutions ultérieures
Après 1993, d’autres modifications mineures ont été apportées au système. En 2007, l’utilisation de plaques blanches à l’arrière a été autorisée, offrant plus de flexibilité aux propriétaires de véhicules.
Ces changements ont préparé le terrain pour la transition vers le système SIV (Système d’Immatriculation des Véhicules) introduit en 2009, marquant le début d’une nouvelle ère dans l’histoire des plaques d’immatriculation françaises.
Impact sur la sécurité routière
L’introduction des plaques jaunes et blanches a eu un impact positif sur la sécurité routière. La meilleure visibilité des plaques a facilité l’identification des véhicules, notamment lors de contrôles routiers ou d’enquêtes sur des accidents.
Cette évolution a également contribué à réduire les fraudes liées à l’immatriculation, grâce à une standardisation plus poussée des plaques.
Adaptation de l’industrie automobile
Le passage aux plaques jaunes et blanches a nécessité une adaptation de l’industrie automobile. Les constructeurs ont dû modifier la conception des emplacements pour les plaques d’immatriculation sur leurs véhicules.
Les fabricants de plaques ont également dû ajuster leurs processus de production pour répondre aux nouvelles normes de couleur et de format.
Héritage culturel
Les anciennes plaques noires, bien que obsolètes, sont devenues des objets de collection et de nostalgie. Elles rappellent une époque révolue de l’histoire automobile française.
Certains collectionneurs et passionnés d’automobiles anciennes conservent précieusement ces plaques comme témoins d’une autre ère.
Perspectives futures
L’évolution des plaques d’immatriculation ne s’est pas arrêtée en 1993. Les avancées technologiques ouvrent de nouvelles possibilités, comme l’intégration de puces électroniques ou l’utilisation de matériaux réfléchissants plus performants.
Ces innovations pourraient marquer les prochains chapitres de l’histoire des plaques d’immatriculation en France, continuant ainsi une tradition d’adaptation aux besoins changeants de la société et de la sécurité routière.